Niger : au moins 27 morts dans une attaque attribuée à Boko Haram dans le sud-est du pays

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Une attaque attribuée au groupe djihadiste Boko Haram dans la nuit de samedi à dimanche dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, près de la frontière nigériane a fait au moins 27 morts. Un responsable local, qui a requis l’anonymat, a rapporté que, en plus des morts, il y avait des blessés et quelques disparus. 

Selon ce responsable locale, les assaillants, dont le nombre est estimé à près de 70, sont arrivés à Toumour, où s’est déroulée l’attaque et qui relève du département de Bosso, vers 18h45 locales à pied, après avoir traversé à la nage les eaux du lac Tchad et ont sévi pendant trois heures. Ils ont d’abord attaqué la résidence du chef traditionnelle qui a pu leur échapper in extremis. 

Certaines victimes ont été tuées ou blessées par balles, d’autres calcinées à l’intérieur de cases totalement consumées par les flammes d’un énorme incendie provoqué par les assaillants. Entre 800 et 1 000 maisons ont été incendiées, de même que le marché central, soit près de 60% du village. 

Ce massacre est survenu quelques heures avant l’ouverture des scrutins municipaux et régionaux dans le pays. Quelques 7.4 millions de Nigériens étaient appelés à élire leurs conseillers municipaux et régionaux dans les 266 communes du pays, pour ce double scrutin repoussé à plusieurs reprises depuis 2016. 

Ce scrutin est vu comme une répétitition avant les scrutins législatif et présidentiel du 27 décembre prochain qui verra Mahamadou Issoufou quitter le pouvoir après deux mandats. Si le scrutin a pu bien se dérouler dans une grande partie du pays selon la commission électorale nationale, il n’a pa pu se tenir à Toumour en raison de l’attaque. 

Né au Nigeria, le groupe djihadiste Boko haram a établi des bases sur certains des multiples îlots parsemant le lac Tchad, une vaste étendue marécageuse à la frontière entre le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun. La région de Diffa abrite selon les Nations unies 300 000 réfugiés nigérians et déplacézs nigérians, fuyant depuis 2015 les exactions des djihadistes.