Les présidents russe Vladimir Poutine, français Emmanuel Macron et américain Donald Trump ont appelé jeudi dans un communiqué commun à « la cessation immédiate des hostilités » au Nagorny Karabakh, a indiqué la présidence française.
Les trois présidents appellent également les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan à s’engager sans délai à reprendre les négociations de fond sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Arméniens et Azerbaïdjanais restaient sourds jeudi à ces appels à la trêve, continuant d’échanger des tirs et affirmant s’infliger des dégâts humains et matériels considérables au Nagorny Karabakh, territoire azerbaïdjanais séparatiste soutenu par Erevan.
A Stepanakert, capitale de cette république autoproclamée, la situation était calme dans la matinée malgré une importante présence policière. Deux explosions ont retenti dans la nuit, alors que la ville était plongée dans le noir toute la nuit pour se rendre aussi invisible que possible aux drones azerbaïdjanais ayant frappé la ville dimanche.
Au cinquième jour des affrontements, aucun camp ne semblait avoir gagné un avantage décisif sur l’autre mais « les combats se sont intensifiés dans la matinée », a assuré le porte-parole du ministère arménien de la Défense, Artstroun Hovhannissian, affirmant que « l’ennemi a subi « des pertes énormes ».
Les forces azerbaïdjanaises, qui disent depuis plusieurs jours avoir pris des positions arméniennes tenues depuis plus de 30 ans, ont émis des revendications similaires et assuré que les combattants séparatistes ont dû « se retirer de positions qu’ils tenaient sur toute la ligne de front ».
Le Nagorny Karabakh, en majorité peuplé d’Arméniens, a fait sécession de l’Azerbaïdjan, entraînant une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts. Le front est quasi-gelé depuis malgré des heurts réguliers, notamment en 2016.
Selon le porte-parole arménien, environ 350 soldats azerbaïdjanais ont été tués, 15 véhicules blindés détruits et trois hélicoptères abattus, dont un se serait écrasé en Iran voisin.
Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a démenti cette dernière affirmation, évoquant un « mensonge ». Il avait plus tôt indiqué « que toute la nuit, des tirs d’artillerie dévastateurs ont visé les forces arméniennes ».
L’armée du Karabakh affirme elle avoir empêché l’Azerbaïdjan « de regrouper ses troupes ».
Depuis le début des hostilités dimanche, seuls des bilans partiels sont communiqués, faisant état au total de 128 morts. Du côté arménien, 104 soldats et 8 civils ont été annoncés tués. Bakou se refuse de son côté à communiquer des bilans militaires mais a annoncé la mort de 16 civils, selon l’AFP.