Mars 2025, mois de tous les records : l’Europe étouffe sous des températures historiques

Le mois de mars 2025 a battu un nouveau record climatique en Europe. D’après les dernières données publiées par l’observatoire Copernicus, il s’agit du mois de mars le plus chaud jamais enregistré sur le continent. Une anomalie qui s’inscrit dans une tendance lourde : sur les 21 derniers mois, 20 ont affiché des températures supérieures de plus de 1,5 °C à celles de l’ère préindustrielle.
Ce seuil de 1,5 °C, censé incarner la limite « à ne pas franchir » fixée par l’Accord de Paris, est désormais régulièrement dépassé, mois après mois. Et avec lui, des conséquences météorologiques de plus en plus marquées.
Une Europe coupée en deux par les précipitations
À l’échelle planétaire, la température moyenne en mars 2025 (14,06 °C) est restée élevée, même si elle a légèrement fléchi par rapport à mars 2024. Mais sur le Vieux Continent, la situation est sans équivalent : jamais un mois de mars n’avait été aussi chaud.
« Ces données confirment une fois encore la montée en puissance du réchauffement », alerte Samantha Burgess, responsable climat au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme. Elle évoque des « précipitations extrêmes et très contrastées » : le nord de l’Allemagne et les Pays-Bas ont connu un mois particulièrement sec, tandis que le sud de l’Europe a été frappé par des pluies records.
C’est notamment le cas de l’Espagne et du Portugal, où des épisodes intenses de précipitations ont provoqué des inondations localisées. À Valence, par exemple, les pluies du 7 mars ont atteint des niveaux rarement observés à cette période de l’année.

L’Europe de l’Est en surchauffe, la péninsule Ibérique sous tension

Les plus fortes hausses de température ont été mesurées en Europe de l’Est et dans le sud-ouest de la Russie. Fait notable, la péninsule Ibérique, bien que touchée par des pluies intenses, a enregistré des températures légèrement inférieures aux normales, illustrant la complexité des dynamiques climatiques actuelles.
« Ce n’est pas seulement chaud, c’est structurellement anormal », avertit Friederike Otto, climatologue à l’Imperial College de Londres. « Le fait que mars dépasse encore les +1,6 °C par rapport à l’ère préindustrielle montre que nous sommes enfermés dans une spirale de réchauffement causée par l’homme.»

La planète toujours en surchauffe

À l’échelle mondiale, mars 2025 devient le deuxième mois de mars le plus chaud jamais mesuré, juste après mars 2024. Depuis juillet 2023, à l’exception d’un seul mois, tous ont franchi le seuil de +1,5 °C, alimentés en partie par l’épisode El Niño qui s’est achevé récemment.
Mais ce qui frappe les climatologues, c’est la persistance de ces niveaux de température. « Après deux années marquées par El Niño, on s’attendait à un recul des températures », souligne Robert Vautard, coprésident du groupe climat du GIEC. « Or, ce n’est pas ce que l’on observe. Cela souligne l’effet cumulatif du réchauffement anthropique. »

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