Le ministre malien de la Défense Tiéna Coulibaly a reconnu hier mardi, après la découverte de charniers dans le centre du pays, que des militaires appartenant aux forces régulières maliennes étaient impliqués dans des « violations graves ayant occasionné morts d’hommes ».
Dans un communiqué, le ministre de la Défense confirme l’existence de fosses communes à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti, impliquant certains personnels Fama (Forces armées maliennes). Le ministère de la Défense annonce avoir demandé au ministère public d’ouvrir une enquête et a réaffirmé sa détermination à combattre l’impunité et invité ses forces au strict respect des droits de l’homme. Cette déclaration des autorités maliennes intervient en réaction à la publication d’informations faisant état de la découverte de 25 corps dans des fosses communes situées dans le centre du pays, une région théâtre de récents combats entre l’armée gouvernementale d’un côté et des djihadistes présumés et des miliciens de l’autre. Ces dépouilles ont été découvertes lundi près de Mopti par des riverains après une opération de l’armée malienne.
Les forces armées gouvernementales sont régulièrement accusées par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme de commettre des exécutions extrajudiciaires, des enlèvements, des actes de torture et de détenir arbitrairement ceux qu’ils soupçonnent d’appartenir à des groupes islamistes. L’armée malienne est la plus touchée par les attaques djihadistes, une situation qui n’empêche pas les ONG, tout comme le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres de s’inquiéter de la multiplication des allégations faisant état d’exécutions sommaires et d’exactions commises par les membres des forces maliennes.