Londres a annoncé hier jeudi avoir décidé des sanctions contre trois généraux de la junte birmane pour « graves violations des droits humains », plus de deux semaines après le coup d’Etat militaire en Birmanie.
Sont concernés par ces sanctions le ministre de la Défense, Mya Tun Oo, le ministre de l’Intérieur, Soe Htut, et son adjoint Than Hlaing. Dans un communiqué, le ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué que les trois généraux voient leurs avoirs au Royaume-Uni gelés et sont interdits de séjour sur le territoire britannique.
Ces mesures portent à 19 le nombre de personnalités birmanes sanctionnées par Londres. Le Royaume-Uni prend aussi des mesures pour empêcher les entreprises britanniques de travailler avec l’armée dans ce pays du sud-est asiatique.
Le ministère des Affaires étrangères et le ministère du Commerce international britanniques ont également lancé un « processus afin de réduire le risque que des entreprises militaires (birmanes) opèrent au Royaume-Uni », voulant éviter « les flux d’argent illicites qui y sont associés ».
Londres a aussi promis que « des garanties supplémentaires » seraient mises en place pour empêcher que l’aide britannique versée à la Birmanie « ne soutienne indirectement le pgouvernement dirigé par l’armée ».
L’armée birmane a évincé le 1er février dernier la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, au prétexte de fraudes lors d’élections législatives largement remportées en novembre par son parti. Ce coup d’Etat a provoqué des manifestations durement réprimées. Selon les Nations unies, plus de 350 personnes ont été arrêtées depuis le coup d’Etat.
Depuis que l’armée a pris le pouvoir, l’accusation de « diffamation contre l’Etat », passible d’une peine maximale de deux ans, est utilisée à grande échelle pour étouffer les opposants. La semaine dernière, le gouvernement militaire a émis des mandats d’arrêt sur la base de cette même accusation contre sept autres personnes, dont Min Ko Naing, leader historique de l’opposition et deuxième personnalité a plus influente du pays, après la conseillère d’Etat, Aung San Suu Kyi.
Et la junte militaire a également suspendu certaines lois pour permettre aux forces de sécurité d’arrêter des citoyens et de fouiller leurs propriétés privées sans obtenir d’autorisation préalable de la justice.