Dans un rare communiqué conjoint publié hier mercredi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) ont acté l’autorisation volontaire par Téhéran aux experts de l’AIEA d’accéder à deux sites nucléaires spécifiés par l’Agence.
Les deux organisations ont ajouté que les dates de l’accès des inspecteurs de l’AIEA et des activités de vérification avaient été convenues, mais sans préciser de calendrier.
Cette annonce intervient à l’issue de la première visite en Iran du nouveau directeur général de l’AIEA, l’Argentin Rafael Mariano Grossi, désigné à la tête de l’Agence en 2019, dans un contexte de tensions liées à la tentative des Etats-Unis à l’ONU de réimposer les sanctions internationales contre l’Iran.
En juin, le conseil des gouverneurs de l’AIEA basée à Vienne, en Autriche, a adopté une résolution proposée par des Etats européens, demandant à Téhéran de permettre aux inspecteurs d’accéder à deux sites afin de clarifier si des activités nucléaires non déclarées y avaient eu lieu au début des années 2000.
Jusqu’alors, l’Iran refusait de répondre favorablement aux requêtes du gendarme du nucléaire, arguant qu’elles étaient basées sur des allégations israéliennes. Mais le contexte de tensions croissantes entre les Etats-Unis et leurs alliés européens sur le maintien de l’embargo sur les armes à destination de l’Iran et la réimposition des sanctions de l’ONU, ont amené Téhéran à revoir sa position.
Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont rejeté l’initiative américaine, affirmant qu’elle contrecarrait leurs efforts pour sauver l’accord nucléaire de 2015, après le retrait des Etats-Unis en 2018 à l’initiative du président Donald Trump.
A présent, Washington cherche d’autres moyens de faire valider sa requête notamment par le mécanisme de «snapback» de l’accord, une procédure inédite dont les Etats-Unis entendent faire un usage juridiquement controversé.