La Compagnie nationale du pétrole en Libye (NOC), a annoncé hier lundi l’arrêt des opérations d’extraction du brut sur deux sites pétroliers majeurs, à savoir : le terminal de Zouetina et le champ d’al-Charara, après la fermeture de plusieurs autres installations.
Cette décision a été prise après une série de protestations aux abords des champs et terminaux pétroliers et sur fond de rivalités politiques, précise la NOC.
Le champ d’al-Charara, situé à environ 900 kilomètres au sud de Tripoli, produit en temps normal 315.000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour contre 1,5 à 1,6 million avant 2011. Il est le principal fournisseur de la raffinerie de Zaouia, dans l’ouest, qui à son tour approvisionne le marché local en carburants.
De l’autre côté, Zouetina est l’un des quatre terminaux pétroliers de la région dite du «Croissant pétrolier» à l’est, et sa fermeture va priver la Libye de l’exportation de près d’un quart de sa production d’or noir.
Le pétrole et le gaz représentent une source principale de revenus pour la Libye, qui dispose des réserves les plus abondantes d’Afrique, mais le secteur a souffert au cours des dernières années des conflits armés et des fréquentes fermetures forcées des champs et des ports pétroliers.
La dernière crise politique que connaît la Libye a émergé avec le report sine die suite aux divergences persistantes entre clans rivaux, des élections présidentielles et législatives, initialement prévues en décembre dernier.
En février, le Parlement siégeant à l’Est du pays a désigné Fathi Bachaga, ancien ministre de l’Intérieur, comme nouveau chef de gouvernement, mais celui-ci n’a toujours pas réussi à évincer l’exécutif en place à Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah qui refuse de remettre le pouvoir avant la tenue d’élections.
Des groupes considérés comme proches du camp de l’Est bloquent les sites pétroliers et réclament «une répartition équitable» des revenus pétroliers et le transfert du pouvoir exécutif à Fathi Bachaga. Cette grave crise institutionnelle avec la présence de deux exécutifs rivaux, menace chaque jour de plus en plus de dégénérer en une nouvelle guerre en Libye.