Selon les dernières prévisions du FMI (Fonds monétaire international) publiées hier mardi, le Produit Intérieur Brut (PIB) de la Russie devrait se contracter de 8,5% cette année, principalement en raison du flot de sanctions contre Moscou. Mais la guerre devrait surtout frapper de plein fouet l’économie de l’Ukraine dont le PIB devrait chuter de 35%.
Ces chiffres représentent respectivement 11,3 et 38,5 points de pourcentage de moins que lors des précédentes prévisions qui datent de janvier 2022. Le FMI prévoit pour la Russie une nouvelle contraction de -2,3% en 2023, mais les incertitudes sont trop grandes pour donner un chiffre au-delà d’un an pour l’Ukraine.
Le choc des sanctions n’est pas plus important pour la Russie car celle-ci a mis en place des programmes qui lui permettent de soutenir son économie, mais aussi parce que les sanctions n’affectent pas encore le commerce de l’énergie et que la Russie continue donc de vendre du pétrole et du gaz pour le reste du monde.
Après s’être effondré de 60%, le rouble est revenu à des niveaux proches de ceux d’avant la guerre. Mais le FMI note que le départ des entreprises étrangères de Russie affecte de nombreuses industries dont l’aéronautique et le transport aérien, la finance, le secteur de l’informatique et l’agriculture, ce qui assombrit les perspectives.
La perte de confiance des investisseurs devrait entraîner une importante baisse de l’investissement privé et de la consommation, qui ne peut être que « partiellement compensée par les dépenses budgétaires ». L’impact économique devrait être bien plus large si certaines économies, comme l’Allemagne, « se sevraient » de l’énergie russe.
Le tableau sera incontestablement bien plus noir encore pour l’Ukraine, avec une contraction « très sévère » après les destructions d’infrastructures massives et le déplacement de millions de personnes. Mais le FMI est obligé d’émettre des réserves sur ses projections du fait du manque de données précises sur les dommages causés à l’économie par la guerre.