Les Emirats Arabes Unis entrent dans le Top 10 mondial des paradis fiscaux

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L’ONG Réseau pour la justice fiscale (Tax Justice Network) a rendu public hier mardi son classement annuel des dix plus grands paradis fiscaux, dans lequel les Emirats Arabes Unis font leur entrée cette année. 

L’ONG attribue l’entrée des Emirats dans ce classement à un «apport de fonds des Pays-Bas à hauteur de 250 milliards de dollars» aux Emirats, qui «a fait exploser le volume de l’activité financière des multinationales dans cette juridiction de près de 180%». 

Le Réseau a établi dans son enquête que ces fonds provenant de multinationales opérant en Afrique du Sud et aux Etats-Unis ont d’abord été investis aux Pays-Bas, avant d’être «re-routés» vers les Emirats, dont la fiscalité attractive en fait une nouvelle destination privilégiée pour les entreprises soucieuses d’optimisation fiscale. 

Les paradis fiscaux épinglés par le Réseau pour la justice fiscale sont les pays «les plus complices d’assistance aux multinationales afin de leur permettre de payer moins d’impôts», des activités tout à fait légales pour les pays vers lesquels sont transférés les fonds. 

Les trois premières places de ce classement annuel sont occupées par trois territoires britanniques d’outre-mer, à savoir dans l’ordre les Iles Vierges, les Iles Caïmans, qui passent au premier rang de «l’indice d’opacité» de l’ONG en tant que lieu de dissimulation de fortunes pour les particuliers avec une augmentation de 21% en 2020 du «volume d’activité financière des particuliers non résidents», et les Bermudes. 

Selon l’ONG, les pays de l’OCDE et leurs dépendances sont responsables de plus des deux tiers (68.3%) des «risques d’abus à l’impôt sur les sociétés au niveau mondial». Ce risque émane à 45% de la «toile d’araignée britannique», loin devant les Pays-Bas (5,1%), la Suisse (5,1%) et le Luxembourg (4,1%). 

Un accord sur la taxation des multinationales négocié par 139 pays dans le cadre de l’OCDE et qui prévoit l’instauration d’un taux minimum mondial d’impôts sur les bénéfices des sociétés, ainsi qu’une répartition des «droits à taxer» entre Etats, pourrait aboutir cet été pour tenter de mettre fin aux abus.