A la surprise générale, le nationaliste chiite Moqtada Sadr qui a remporté lundi, haut la main, les élections législatives en Irak, a proposé aux principales formations politiques de constituer une coalition gouvernementale.
D’après les résultats presque définitifs des législatives de samedi dernier, le Premier ministre sortant, Haider al-Abadi est irréversiblement distancé par son rival alors qu’il était donné candidat favori en raison du soutien de la communauté internationale et de la récente victoire de l’armée irakienne contre l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI).
Le système électoral irakien est conçu pour éviter toute mainmise d’une formation politique sur les résultats du vote. Ainsi, selon la Constitution irakienne, le chef de liste ayant décroché le nombre le plus important de sièges est censé former le gouvernement. C’est donc à Moqtada Sadr que revient cette responsabilité.
Le nationaliste Sadr a ainsi tendu la main, via le réseau social Twitter, aux principales formations politiques irakiennes, à l’exclusion des ex-leaders du Hachd al-Chaabi, un groupe paramilitaire proche de Téhéran qui s’est hissé au deuxième rang, et à celle de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki, avec qui Moqtada Sadr a un différend.
Les deux premiers candidats de ces élections législatives avaient fait preuve d’hostilité envers les Etats-Unis, avant de s’associer à cette puissance pour vaincre le groupe EI. Mais, ils divergent sur les rapports avec l’Iran. Sadr milite pour l’indépendance politique de l’Irak et, dans cette optique, s’est rapproché de l’Arabie saoudite, qui est le principal rival régional de l’Iran.
De son côté, la tête de liste du Hachd al-Chaabi, Hadi al-Ameri, est aligné sur la politique iranienne, comme nombre d’autres candidats qui étaient en lice.