Le Mali a annoncé dans un communiqué publié dimanche soir, son retrait du G5 Sahel et de tous ses organes et instances annexes, y compris sa force militaire anti-djihadiste, pour protester contre le refus qui lui est opposé d’assurer la présidence de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger.
Dans ce communiqué, les autorités maliennes indiquent qu’une conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel prévue en février 2022 à Bamako, devait «consacrer le début de la présidence malienne du G5» mais «près d’un trimestre après le terme indiqué» cette réunion «ne s’est toujours pas tenue».
Sans le citer, Bamako évoque un Etat membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’octroi de la présidence du G5 Sahel au Mali, mais les autorités maliennes rejettent cet argument, qu’elles estiment être le résultat de «manœuvres d’un Etat extra-régional», allusion faite à la France.
Cette annonce intervient la décision prise début mai par la junte militaire malienne de mettre fin au traité de coopération de 2014 avec la France, ainsi qu’aux accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence au Mali, de la force anti-djihadiste Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.
Les relations entre le Mali et les pays européens et à leur tête la France, se sont sérieusement dégradées ces derniers mois, à mesure que le Mali se tourne vers la Russie. La France et ses alliés accusent la junte de s’être assurée les services de la société de sécurité privée russe Wagner, aux agissements controversés, ce que conteste Bamako.
Et depuis le 9 janvier, le Mali est la cible d’une série de mesures économiques et diplomatiques des Etats ouest-africains en guise de sanctions contre l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs en août 2020 puis en mai 2021.
Le G5 Sahel a été créé en 2014 et sa force anti-djihadiste a été lancée en 2017. Il est composé d’environ 5.000 militaires. Dans un rapport remis le 11 mai au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que les coups d’Etat militaires au Mali et au Burkina Faso, mettent à mal sa capacité opérationnelle.