Le conflit armé en Ukraine chamboule la stratégie énergétique allemande

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L’Allemagne devait normalement fermer ses trois dernières centrales nucléaires à la fin de cette année. Toutefois, la guerre en Ukraine a changé les donnes, poussant son actuel ministre de l’Economie, de l’Energie et du Climat, Robert Habeck, issu du parti des Verts, d’envisager la possibilité d’une prolongation de leur fonctionnement. 

« Il n’y a pas de tabous », a déclaré M. Habeck à propos. Néanmoins, il est encore peu probable que Berlin décide de prolonger le fonctionnement de ces dernières centrales nucléaires, les autorités allemandes évoquant les problèmes de sécurité de sites dont le processus de fermeture est d’ores et déjà bien entamé. Au cours du week-end dernier, les exploitants de ces trois centrales, EON, RWE et EnBW, se sont également montrés dubitatifs sur le projet.

En outre, l’énergie que pourrait générer ces centrales ne suffira guère à « compenser les goulots d’étranglement » dus à une possible baisse des fournitures de gaz russe. Pour information, la Russie satisfait 55 % des besoins en gaz de l’Allemagne. Cette énergie est utilisée avant tout pour le chauffage des foyers et dans le fonctionnement des industries. 

En tout cas, de l’avis du ministre allemand de l’Economie, son pays est en mesure de « se passer de gaz russe pour cet hiver et cet été ».  A court terme, l’Allemagne voudrait « diversifier ses achats de gaz pour l’hiver prochain », imposer des réserves de gaz et de charbon et construire deux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) afin de s’approvisionner auprès des Etats-Unis.