Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter a déclaré lundi, lors d’une conférence de presse au Pentagone, que les Etats-Unis utilisaient des armes informatiques dans leur guerre contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie dans le but d’isoler virtuellement les djihadistes.
Ces outils informatiques ont pour vocation d’affaiblir la capacité de l’organisation Etat islamique à opérer et communiquer sur le champ de bataille virtuel, de faire perdre aux djihadistes leur confiance dans leurs réseaux, de surcharger leurs réseaux pour qu’ils ne puissent pas fonctionner et de faire toutes les opérations qui interrompent leur capacité à commander leurs forces, et à contrôler leur population et leur économie.
Le chef d’état-major interarmées, Joseph Dunford qui était egalement présent à la conférence de presse aux côtés de Carter, a fait le parallèle entre assiéger l’Etat islamique physiquement dans ses places-fortes de Mossoul en Irak et de Raqqa en Syrie et l’assiéger dans le cyberespace.
Les Etats-Unis ont beaucoup investi ces derniers temps dans la cyber-guerre. Ils sont actuellement en train de constituer une force d’environ 6.000 soldats spécialisés dans la guerre informatique, placés pour l’instant sous l’autorité de l’amiral Michael Rogers, le patron de la NSA, la puissante agence de renseignement chargée de l’espionnage électronique.
L’administration américaine prévoit d’augmenter de 15%, la dotation consacrée à la guerre informatique dans le budget 2017, à 6.7 milliards de dollars, soit un peu plus de 1% du budget total de la Défense américaine.
La situation est d’autant plus urgente que les responsables américains de la Défense n’ont cessé de mettre en garde ces dernières années, contre les capacités des Russes et des Chinois en matière de réseaux, sans oublier celle des Iraniens et des Nord-Coréens.
Le secrétaire américain à la Défense a d’ailleurs sous-entendu que les cyber-armes utilisées contre l’Etat islamique pourraient également l’être contre ces pays.