A l’occasion du 26è sommet de l’Union Africaine (UA), qui a eu lieu le week-end dernier à Addis-Abeba en Ethiopie, le président sud-africain, Jacob Zuma, n’a pas caché les intentions de son pays de se retirer de la Cour Pénale Internationale (CPI).
« Au vu des circonstances, il est maintenant impossible pour l’Afrique du Sud de continuer à participer au statut de Rome », a déclaré Zuma. Ce n’est pas la première fois que le dirigeant sud-africain tienne de tels propos. Depuis déjà quelques mois, l’Afrique du Sud évoquait un éventuel retrait de la CPI.
Les rapports entre Pretoria et la CPI se sont particulièrement envenimés à cause de l’affaire du président soudanais, Omar el-Béchir qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international et que les autorités sud-africaines n’avaient pas arrêté lors de son séjour en Afrique du Sud.
Selon les explications de Magnus Killander, professeur de droit humanitaire à l’Université de Pretoria, « la raison officielle, c’est que la CPI ne cible que des leaders africains, mais en général il s’agit de cas qui ont été saisis par les pays africains eux-mêmes ».
« L’intérêt politique, c’est tout d’abord que le président Zuma souhaite être ami avec le leader soudanais mais également avec le Kenya et d’autres pays africains parce que l’Afrique du Sud est souvent perçue comme étant trop agressive et trop imposante », a-t-il ajouté.
Si l’Afrique du Sud tient vraiment à quitter la CPI, cette démarche s’avère assez longue, car elle nécessite d’abord la révision de sa Constitution. Dans ce cas, la nation arc-en-ciel n’est pas le seul pays africain à vouloir tourner le dos à la CPI, de nombreux autres pays membres de l’UA ont décidé, au terme du dernier sommet, de préparer un plan de désengagement de la Cour Pénale Internationale.