Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé hier mardi que Moscou a envoyé 300 instructeurs militaires supplémentaires en République centrafricaine, pour la formation de l’armée nationale, à la demande de Bangui suite à la montée de la violence attribuée aux groupes rebelles avant les élections de dimanche.
Cette décision intervient après une offensive de groupes rebelles qualifiée de « tentative de coup d’Etat » par le gouvernement. Elle doit contribuer à renforcer les capacités défensives de l’armée centrafricaine.
La diplomatie russe a précisé avoir notifié cette décision au Comité du conseil de sécurité de l’ONU, créé par la résolution 2127 relative aux sanctions contre la Centrafrique.
Les autorités et une source sécuritaire à Bangui ont indiqué lundi dernier que le Rwanda et la Russie avaient envoyé des troupes et du matériel en Centrafrique. Mais un haut diplomate russe, Mikhaïl Bogdanov a indiqué que Moscou ne dispose dans ce pays que du personnel en vertu d’accords «sur la formation de cadres et le travail de ses instructeurs».
Des gardes privés employés par des sociétés russes assurent déjà la protection rapprochée du président Faustin Archange Touadéra et des instructeurs forment les forces armées de ce pays de 4.9 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres du monde.
Avec son soutien, la Russie entend appuyer la Centrafrique contre l’opposition et les groupes armés qui cherchent à déstabiliser le pays avec l’aide de forces extérieures.
Le président Faustin-Archange Touadera, qui brigue un second mandat dimanche, est arrivé au pouvoir en 2016 à la suite du renversement de François Bozizé au printemps 2013 par les rebelles de la Séléka, formée principalement de groupes musulmans du nord du pays.
L’ancien président n’a pas apprécié l’invalidation de sa candidature à l’élection présidentielle le 3 décembre dernier par la Cour constitutionnelle. Il est accusé par les autorités de Bangui de préparer un coup d’Etat avec le soutien de plusieurs groupes armés, ce que son parti a réfuté.