L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro échappe, pour l’instant, à la détention provisoire mais reste sous étroite surveillance judiciaire. Depuis vendredi dernier, il porte un bracelet électronique, conformément à une décision de la Cour suprême dans le cadre d’une enquête pour obstruction à la justice, en lien avec sa tentative présumée de coup d’État après sa défaite face à Lula da Silva en 2022.
Bolsonaro, 70 ans, est interdit de toute activité sur les réseaux sociaux, directement ou par personne interposée. Cette mesure a failli entraîner son incarcération après la diffusion, par son fils Eduardo, d’un extrait vidéo où l’ex-président dénonce publiquement son « humiliation » en montrant son bracelet. Le juge Alexandre de Moraes a estimé qu’il s’agissait d’une tentative manifeste de contournement de la justice, mais a suspendu la détention, qualifiant l’écart d’« isolé ».
Bolsonaro risque la prison « immédiate » à la moindre récidive. Le juge a précisé que l’ancien président peut parler à la presse, mais ne peut utiliser les réseaux sociaux comme outil de mobilisation ou d’entrave judiciaire. Ses avocats affirment qu’il n’avait pas été formellement informé de l’interdiction complète d’expression numérique.
Son fils Eduardo, installé aux États-Unis, accuse la justice brésilienne de persécution et tente d’obtenir un soutien politique de Donald Trump. Ce dernier a récemment imposé de nouvelles taxes contre le Brésil, dénonçant une « chasse aux sorcières » contre Bolsonaro. Le Département d’État américain a également sanctionné des magistrats brésiliens.
Déjà inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation électorale, Jair Bolsonaro risque jusqu’à 40 ans de prison s’il est reconnu coupable de tentative de coup d’État. Il continue de clamer son innocence, dénonçant une « persécution politique ».