Mercredi, les autorités italiennes ont procédé à la saisie des biens d’une famille mafieuse, desquels la valeur est estimée à plus de 1,6 milliard d’euros (1,76 milliard de dollars). Un record qui pose tout de même la question de la gestion de ces biens.
« En Italie, il est plus difficile de gérer les biens saisis à la mafia que de les confisquer », a déclaré Michelangelo Patanè, procureur à Catane en Sicile, après cette saisie importante. En effet, des milliers de bien de tout type, dont, entre autres, des voitures de luxe, des immeubles ou des entreprises du secteur du BTP, sont régulièrement confisqués aux mafiosi par les autorités italiennes. En effet, l’Etat Italien lutte, depuis des années, contre des organisations comme Cosa Nostra en Sicile, la Camorra à Naples ou la Ndranghetta en Calabre. Résultat : les autorités italiennes dirigent à présent environ 3 000 entreprises et possèdent plus de 12 000 biens immobiliers. En outre, l’Etat italien gère plus de deux milliards d’euros (2,2 milliards de dollars) de dépôts bancaires et de biens immobiliers.
Toutefois, l’intendance de tous ces biens pose un véritable problème. « Nous avions un patrimoine immobilier, de sociétés et autres biens mafieux saisis, qui avait grandi plus que prévu », s’est souvenu Umberto Postiglione, le directeur de l’Agence nationale pour la gestion des biens confisqués à la mafia (ANSBC). Il faut noter que cette structure a été mise sur pied en 2010 dans l’objectif d’apporter une solution à la gestion de tous ces biens confisqués. Dans le cadre de ces missions, l’ANSBC est parvenue, à titre illustratif, à faire fonctionner le Lido des cyclopes à Catane. Cet établissement balnéaire avait été confisqué à Cosa Nostra en 1995. « Maintenant que l’établissement appartient à l’Etat, la situation est bien meilleure parce que les bénéfices sont réinvestis dans l’établissement, alors qu’avant, le propriétaire les gardait pour lui », se réjouit Salvatore Piggioli, salarié de la société de gestion de cet établissement appartenant désormais à l’Etat italien. Toutefois, « les banques nous freinent, elles n’ont pas confiance dans les sociétés confisquées et, si nous demandons un prêt, elles refusent de nous l’accorder », a-t-il souligné.