L’élection du candidat modéré Hassan Rohani à la présidence de la République islamique d’Iran a soulevé des espoirs d’évolutions sur les nombreux sujets sur lesquels le pays est actuellement en conflit avec la communauté internationale.
L’élection du 14 juin dernier a donc vu la victoire de Hassan Rohani, celui que l’on a surnommé le « Cheikh diplomate ». Sa campagne électorale s’était distinguée par des signes d’ouverture, sur les relations avec l’Occident, mais également sur le dossier du programme nucléaire iranien. Il avait d’ailleurs été de 2003 à 2005, le chef de la délégation de son pays dans les négociations avec les Européens qui avaient abouti à la suspension du programme d’enrichissement de l’uranium, avant que Mahmoud Ahmadinejad ne bloque lesdites négociations. Son élection est interprétée comme une volonté de la population iranienne de rompre avec l’approche abrupte sans résultat de son prédécesseur. Les messages bienveillants, y compris de la part de la Maison Blanche, se sont multipliés à l’annonce de sa victoire. Excepté de la part d’Israël dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à ne pas relâcher la pression pour faire arrêter le programme nucléaire iranien.
Le président iranien restant sous la coupe du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, les experts et plusieurs diplomates étrangers ne s’attendent pas à un changement de fond radical de la politique iranienne, mais plus à un changement de style. Expérimenté et plus ouvert au dialogue, Hassan Rohani envisage de normaliser les relations de l’Iran avec l’Arabie saoudite qui jusqu’à hier n’avait toujours pas réagi à son élection. Mais ses positions sur les dossiers épineux que sont la guerre en Syrie et le programme nucléaire ne devraient pas être radicalement différentes tant ceux-ci font partie d’une stratégie de la République islamique conçue il y a plusieurs décennies.