L’Uttar Pradesh, l’Etat le plus peuplé d’Inde, entame ce jeudi un mois d’élections régionales. Ce scrutin est un test pour le parti nationaliste hindou du BJP (Bharatiya Janata Party), le « parti indien du peuple », dans un contexte de chômage, d’inflation et de Covid-19.
Le scrutin comporte sept tours. Plus de 22 millions d’électeurs sont appelés à voter au premier tour, pour 58 sièges à l’assemblée de l’Etat. Le dépouillement aura lieu le 10 mars au terme du processus.
L’Uttar Pradesh est le laboratoire du nationalisme hindou le plus radical prôné par le BJP. La politique menée depuis cinq ans dans cet Etat de 230 millions d’habitants par Yogi Adityanath, un moine hindouiste proche du Premier ministre Narendra Modi, favorise clairement les Hindous qui représentent 80% de la population et réprime les 20% de la minorité musulmane.
Mais le Covid-19 a plongé l’Inde dans l’une des crises économiques les plus fortes du monde. Le PIB (Produit intérieur brut) national a baissé de 8% en 2020. Et l’Uttar Pradesh est particulièrement frappé, devenant la deuxième région la plus pauvre en termes de revenus par habitant.
Le BJP risque donc de perdre de nombreuses voix, mais il reste le parti le plus riche et le mieux organisé du pays et, de plus, fait face à une opposition divisée. Selon les sondages d’opinion, le BJP de Narendra Modi, qui ne dispose que d’une mince majorité au Parlement au niveau national, devrait conserver la majorité à l’assemblée de l’Uttar Pradesh, qui compte 403 membres, ce qu’aucun parti n’a fait depuis 1985, et même améliorer son score.
Cette victoire attendue conforterait la position du BJP dans la perspective des élections nationales de 2024. L’Uttar Pradesh envoie, lors des élections nationales, plus de députés au Parlement que tout autre Etat (80 des 543 sièges de la chambre basse).