Le syndicat britannique IWGB (Independent Workers Union of Great Britain) souhaite que Deliveroo, une société spécialisée dans la livraison de repas, le reconnaisse afin de pouvoir négocier un accord collectif pour ses livreurs.
IWGB veut être reconnu comme interlocuteur par Deliveroo à Camden, un quartier du nord de Londres. Cette reconnaissance doit être une première étape vers la négociation d’une amélioration des conditions de travail et des salaires des livreurs.
Deliveroo qui existe depuis 2013, rémunère depuis août dernier, ses coursiers à la livraison et non plus à l’heure. Ce changement de procédure, qui a suscité l’opposition de certains de ses salariés, a déclenché la fureur du parti travailliste qui y voit un «système digne de l’ère victorienne».
Deliveroo a rapidement réagi en déclarant que ses coursiers pouvaient refuser le nouveau système bien qu’il reste à l’essai dans des quartiers tels que Camden, dans le nord de Londres.
L’initiative d’IWGB intervient deux semaines à peine après qu’un tribunal ait jugé qu’Uber devait verser à ses chauffeurs un salaire minimum, assurer leurs congés payés et les rémunérer en cas d’arrêt pour maladie. Ce verdict pourrait concerner des dizaines de milliers d’employés à travers la Grande-Bretagne.
IWGB souhaite, comme dans le cas d’Uber, que ses membres qui travaillent pour Deliveroo soient légalement reconnus comme « salariés » et donne 10 jours à Deliveroo pour réagir à sa demande.
L’économie dite « collaborative » crée de nombreux petits jobs sans couverture sociale et sans salaire minimum, qui équivaut en Grande-Bretagne à 8,06 euros de l’heure.
Mais pour les géants de ce secteur comme Uber et Deliveroo, le statut d’auto-entrepreneur de leurs travailleurs est particulièrement avantageux. Le système est également à l’origine d’abus. Environ 460.000 Britanniques sont faussement classés comme auto-entrepreneurs.