La magistrate Won Jung-sook a déclaré ce mardi dans un communiqué après 9 heures d’audition, qu’«il n’y avait pas suffisamment de raisons pour justifier l’arrestation» de l’héritier du géant sud-coréen Samsung, Lee Jae-yong, alors que le parquet avait requis son placement en détention dans l’enquête sur la fusion controversée de deux filiales du groupe.
La juge a affirmé que « les procureurs semblent avoir déjà obtenu une quantité considérable de preuves au cours de leur enquête » et a ajouté que le procès permettra d’établir si Lee Jae-yong est à l’origine d’actes illégaux.
Le parquet de Séoul avait annoncé jeudi dernier avoir requis un mandat d’arrêt contre Lee Jae-yong, soupçonné notamment de fraude comptable et de manipulation de stocks lors de la fusion controversée pour 8 milliards de dollars, des filiales de deux unités de Samsung, Cheil Industries et C&T, en 2015.
Bien que cette fusion ait été soutenue par la Caisse nationale de retraites, gros actionnaire de Samsung sous tutelle du ministère des Affaires sociales, certains actionnaires l’avaient dénoncé, estimant que C&T avait été délibérément sous-évaluée.
Ils affirmaient notamment que Lee Jae-Yong, petit-fils du fondateur de Samsung, devenu patron de facto du groupe après la crise cardiaque de son père en 2014 et actionnaire majoritaire de Cheil Industries, cherchait à rabaisser artificiellement le prix de C&T.
Egalement vice-président de Samsung Electronics, premier fabricant mondial de Smartphones et de puces mémoire, Lee Jae-Yong reste sous le coup d’une procédure pour corruption dans le retentissant scandale qui avait entraîné la destitution et la condamnation de l’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye.
Il est rejugé après avoir été condamné en 2017 à cinq ans de prison et libéré un an plus tard, dans le cadre de ce scandale qui avait emporté Park Geun-hye.