Brésil : Bolsonaro condamné à 27 ans de prison, la droite en quête d’un héritier

Le Brésil a franchi un tournant historique. Jeudi 11 septembre, l’ancien président Jair Bolsonaro a été condamné à 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d’État. À une large majorité, les juges du Tribunal suprême fédéral ont reconnu le dirigeant d’extrême droite coupable d’avoir dirigé une « organisation criminelle » destinée à maintenir son pouvoir par des moyens autoritaires, malgré sa défaite électorale de 2022 face à Luiz Inácio Lula da Silva.

Premier ex-chef d’État brésilien condamné pour avoir tenté de renverser la démocratie, Bolsonaro nie les accusations et promet de faire appel, y compris devant des instances internationales. Son entourage dénonce une sentence « disproportionnée ».

Au-delà du choc judiciaire, ce verdict ouvre une nouvelle bataille politique. Le « bolsonarisme », courant structuré autour de l’ex-président, doit désormais préparer l’après. La droite brésilienne, encore marquée par son influence, s’interroge sur la désignation d’un successeur qu’il pourrait adouber avant d’entrer en prison.

Pour le politologue Gaspard Estrada, ce procès rompt avec la tradition brésilienne d’impunité. Contrairement à l’Argentine ou au Chili, où les crimes des dictatures militaires ont été jugés, le Brésil s’était contenté d’une amnistie générale en 1979. En condamnant Bolsonaro, la justice établit un précédent : aucun dirigeant n’est au-dessus des institutions démocratiques.

Mais le pays entre désormais dans une phase d’incertitude. Les recours judiciaires, les tensions sociales et la recomposition de la droite pèseront sur la stabilité de la démocratie brésilienne. Au cœur de l’enjeu : savoir si le bolsonarisme survivra à son fondateur ou s’il s’éteindra avec sa chute.

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