Entre janvier et juin 2018, un migrant sur 18 qui tentait la traversée de la Méditerranée y disparaissait, a révélé le chercheur italien Matteo Villa, précisant que cet indicateur a bondi en septembre, passant à un mort ou un disparu sur cinq.
Plus de 30.000 migrants sont décédés en Méditerranée en tentant de gagner le continent européen à bord d’embarcations de fortune depuis le début de 2018, et ces quatre derniers mois en particulier, le taux de mortalité dans cette traversée, a sensiblement augmenté, bien que le nombre de personnes qui la tentent ait baissé.
En 2017, un migrant qui tentait de gagner l’Europe sur 42 disparaissait en Méditerranée, a indiqué pour sa part, en septembre, le Haut Commissariat des Réfugiés de l’ONU (HCR).
S’appuyant sur des statistiques officielles du HCR et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ainsi que sur les récits diffusés par les médias et les témoignages qu’il a lui-même recueillis parmi les rescapés, ce chercheur à l’Institut italien pour les études de politique internationale a compilé les données relatives aux départs des migrants des côtes libyennes, aux arrivées sur le continent européen et aux interceptions réalisées par les gardes-côtes libyens.
Selon ses conclusions, en septembre, un migrant sur dix est parvenu à atteindre l’Europe, sept sur dix ont été interceptés par les gardes-côtes libyens et reconduits dans en Libye, et deux sur dix ont disparu en mer.
D’après Matteo Villa, ces chiffres reflètent l’effet du durcissement de la politique migratoire de l’Italie. Ce chercheur estime en outre, que cette situation est liée à la fermeture des ports italiens, depuis cet été, aux ONG qui portent secours aux clandestins en mer. Il a également évoqué comme cause, l’actuelle baisse des départs en Libye.