Bientôt, l’Allemagne va instaurer un salaire minimum généralisé. C’est la mesure que la chancelière Angela Merkel a annoncée jeudi à Berlin en s’adressant à des chefs d’entreprises.
Actuellement, le parti conservateur de Mme Merkel est en pleine tractation avec les sociaux-démocrates du SPD en vue de former un gouvernement. La mise en place d’un salaire minimum généralisé fait partie des réformes qui leur tiennent à cœur.
En effet, la première économie de la zone euro ne dispose pas d’une rémunération minimale pour tous. Les émoluments varient suivant les différents secteurs, dans lesquels ils font l’objet de discussions entre partenaires sociaux. Résultat : certains employés ne dépassent pas 5 euros (6,66 dollars) de rémunération horaire.
L’un des combats que mène le SPD consiste à fixer le seuil salarial à 8,5 euros (11,33 dollars). Par conséquent, cette formation politique n’adhère pas du tout à l’entendement de la coalition CDU-CSU, favorable à la poursuite des négociations entre les partenaires sociaux. En ayant besoin du renfort du SPD, la CDU envisage à présent de réduire l’impact de ce salaire minimum sur l’emploi.
Si Angela Merkel n’a pas eu d’autres choix que de lâcher du lest sur la question salariale, elle entend se montrer plus ferme pour tous les autres sujets à débattre. A titre d’illustration, le SPD soutient de prioriser la réduction de la dette allemande ou d’augmenter les impôts pour les revenus les plus importants. Mais, la chancelière a d’ores et déjà décidé qu’elle n’accédera pas à ces réclamations. Bien que les conservateurs aient remporté haut la main les dernières législatives en Allemagne, ils n’ont pas raflé la majorité absolue au Parlement. Aussi, sont-ils obligés de s’allier à une autre formation politique, en particulier le SPD .