Dans les milieux politiques allemands, diverses voix se sont élevées contre la désignation de la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, à la présidence de la Commission européenne, d’aucuns craignent que cette nomination ait des conséquences néfastes sur la grande coalition au pouvoir outre-Rhin.
C’est d’un ton hésitant que la chancelière allemande Angela Merkel a salué mercredi soir, la candidature de Mme von der Leyen à la présidence de la Commission européenne.
Pourtant, l’éventuelle élection en mi-juillet de cette fidèle de la dirigeante allemande pourrait faire les affaires de cette dernière, notamment en permettant à l’UE de s’entendre sur une candidate au terme de plusieurs semaines de négociations et en voyant l’Allemagne rafler ce poste important, que les Allemands n’ont plus reconquis depuis le mandat du premier président de la Commission européenne, Walter Hallstein (1958 – 1967).
Mais, en réalité, la ministre allemande de la Défense n’est pas des plus populaires. Ainsi, un élu du petit parti libéral a estimé qu’«on ne peut pas présenter certains candidats aux élections et tout de suite après en tirer d’autres de son chapeau».
A propos, la CSU bavaroise, qui misait sur son candidat Markus Weber, ne décolère pas. De l’avis du ministre président de la Bavière, Markus Söder, c’est une «défaite de la démocratie».
Pour sa part, l’ancien président du SPD et ex-chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel a jugé que la nomination d’Ursula von der Leyen est «un exemple sans précédent de tricherie politique» et un motif plausible de mettre un terme à la grande coalition.
De son côté, la tête de liste des sociaux-démocrates aux élections européennes, Katarina Barley, a immédiatement déclaré qu’elle ne voterait pas pour la candidate allemande.