Le chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, a appelé lundi au calme en raison de tensions raciales provoquées par le meurtre d’un fermier blanc suivi de l’interpellation de deux suspects noirs et de protestations. Même si l’apartheid a officiellement pris fin dans ce pays depuis plus d’un quart de siècle, la cohabitation entre les différentes races y demeure toujours un défi.
Les tensions liées à cette affaire avaient atteint leur point culminant vendredi dernier suite à une accusation de terrorisme portée à l’encontre de l’initiateur présumé d’une protestation de fermiers blancs qui avaient incendié un véhicule des forces de l’ordre devant le tribunal où comparaissaient les suspects noirs de l’assassinat du fermier blanc. Cette accusation avait suscité une vague d’indignation particulièrement parmi nombre de Blancs, de l’avis desquels la justice sud-africaine faisait preuve de racisme.
Pour sa part, le dirigeant sud-africain a choisi de s’exprimer après le week-end, estimant, par le biais d’un communiqué diffusé par son cabinet, qu’ « il serait naïf de partir du principe selon lequel les relations raciales dans les zones rurales sont harmonieuses depuis l’avènement de la démocratie ». « Mais si nous n’abordons pas cette question de façon ouverte et honnête … ; elle restera une plaie purulente qui menace la cohésion sociale », a-t-il poursuivi.
« Nous devons résister à toute tentative d’utiliser les crimes dans les fermes pour mobiliser des communautés selon des lignes raciales », a soutenu M. Ramaphosa. A propos, c’est Brendin Horn, 22 ans, qui a été tué à Senekal, localité de la province du Free State (centre) située à plus de 200 kilomètres au sud de Johannesburg.
« Le meurtre brutal de ce jeune fermier blanc, possiblement par des hommes noirs, suivi du spectacle de fermiers blancs qui prennent d’assaut un poste de police pour s’en prendre à un suspect noir », cette scène « rouvre des plaies qui remontent à plusieurs générations », a regretté le président sud-africain.