Quatre ans après la tuerie de Marikana en Afrique du Sud, les salariés de la société minière Lonmin demeurent toujours dans des conditions de logement « effroyables », a estimé Amnesty International (AI) dans un rapport rendu public lundi.
Pour rappel, 34 employés de cette société avaient été abattus par les forces de l’ordre le 16 août 2012, lors de manifestations pour réclamer l’amélioration des conditions de vie.
Selon cette ONG de défense des droits humains, l’entreprise Lonmin a reconnu que près de 13.500 de ses salariés «n’ont pas de logement adéquat». Pourtant, cette société s’était engagée à construire 5.500 logements pour son personnel et rénover des foyers non mixtes en logements pour famille ou célibataires dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan social et pour l’emploi en 2006.
Cinq ans plus tard, il n’y avait que trois maisons-témoins érigées et 60 foyers convertis, mentionne le document d’AI. En 2013, Lonmin avait mis sur pied un autre plan social, selon lequel des appartements devaient être construits et des foyers rénovés.
A l’heure actuelle, le plan de 2006 n’a été que partiellement exécuté. Quant au programme de rénovation, il a été achevé en 2014. Pour ce qui est du plan de 2013, il n’a pas du tout avancé d’après Amnesty, qui affirme que «Lonmin fournit une longue liste d’excuses souvent contradictoires, et parfois fausses, pour expliquer ses manquements».
En réaction à ce rapport, la compagnie minière a mis en exergue ses réalisations en matière de logement de son personnel, en confirmant notamment la transformation de 128 foyers en appartements. Par ailleurs, Lonmim a assuré que « des logements sont en train d’être construits à proximité» de l’entreprise pour son personnel. Cette société a également donné un terrain de 50 hectares au gouvernement sud-africain qui est censé y ériger des logements, entre autres, pour les salariés de Lonmin.