Malgré le relatif succès qu’il en a obtenu, les élections législatives du 7 mai ont ouvert la voie à des querelles internes pour l’UKIP, le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, un parti xénophobe et anti-européen.
Le point de départ de ces querelles internes a été la volte-face du chef du parti, Nigel Farage. Ce dernier, avançant l’avis « unanime » de l’instance de direction du parti pour le retenir, a renoncé à démissionner de la direction de l’organisation après l’échec de sa candidature aux législatives dans une circonscription du Kent alors qu’il s’était engagé à le faire si le cas se produisait. Ce retournement lui a valu une pluie d’attaques dont l’un des principaux porte-voix est Patrick O’Flynn, le directeur de campagne de Nigel Farage qui a reproché à celui-ci dans les colonnes du Times d’avoir transformé l’UKIP en une « monarchie absolue » basée sur le « culte de la personnalité ». L’un des grands donateurs de l’UKIP, l’homme d’affaires Stuart Wheeler est allé encore plus loin en appelant le chef de l’UKIP à se mettre en réserve et à affronter un vote. Il juge Nigel Farage trop agressif et porteur de divisions et souhaite un leadership plus calme. Ces turbulences au sein du parti arrivent au plus mauvais moment alors que se rapproche le référendum que prépare le gouvernement de David Cameron sur la sortie de l’Union européenne, ce qui est la revendication-phare de l’UKIP, et dans lequel le parti pourrait jouer un rôle crucial.
L’UKIP a recueilli 12.6%, soit 3.9 millions de voix aux élections législatives du 7 mai, un succès donc pour le parti qui n’en avait recueilli que 3.1% en 2005. Mais, défavorisé par le scrutin à un tour, le parti n’a obtenu qu’un seul député au Parlement.