Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane Al-Saoud, a annoncé hier mardi le rétablissement total des relations diplomatiques entre le Qatar et les quatre pays arabes qui le boycottaient depuis plus de trois ans, pour cause de désaccord sur le dossier iranien.
L’annonce a été faite à l’issue d’un sommet des monarchies du Golfe à Al-Ula, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite et fait suite à la réouverture lundi de l’espace aérien et des frontières saoudiennes aux Qataris. A l’ouverture du sommet, les pays participants ont signé un accord « de solidarité et de stabilité » destiné à apaiser les tensions entre le Qatar et plusieurs de ses voisins parmi lesquels l’Arabie saoudite.
L’accord a été signé avec la médiation du Koweït et des Etats-Unis. Son contenu n’a pas encore été communiqué, mais l’on sait que le Qatar ne s’est plié à aucune des 13 conditions formulées par le quatuor pour la reprise des relations, notamment la fermeture d’Al-Jazzera, chaîne de télévision honnie de nombreux régimes arabes, des engagements sur la fin du financement de groupes extrémistes ou la fermeture d’une base militaire turque au Qatar.
L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte avaient rompu en juin 2017 leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de soutenir des groupes islamistes, de trop s’entendre avec leurs adversaires iraniens et turcs ou encore de semer le trouble dans la région. Les Qataris, qui ont toujours rejeté ces allégations, se disaient victimes d’un « blocus » et d’une atteinte à leur souveraineté.
La rupture avec le Qatar s’était accompagné de mesures de rétorsion comme la fermeture des frontières et de l’espace aérien aux avions du Qatar ou encore une restriction sur les déplacements de Qataris, ce qui a parfois conduit à la séparation de familles mixtes.
Paradoxalement, l’isolement du Qatar a permis au riche émirat d’accroître sa stratégie d’autosuffisance et de se rapprocher davantage de l’Iran et de la Turquie. Cela explique que les Etats-Unis aient intensifié la pression sur tous leurs partenaires du Golfe pour résoudre la crise avec le Qatar, dans le but d’isoler davantage l’Iran.