Les contrats « zéro heure » pourraient se révéler un des points clés des élections législatives en Grande-Bretagne prévues dans un mois. Le chef des travaillistes Ed Milliband les présente comme un symbole de la précarité des salariés britanniques dans un pays pourtant en nette croissance.
Les contrats « zéro heure » existent depuis longtemps au Royaume-Uni mais ont vu leur utilisation exploser ces dernières années. Ils permettent à l’entreprise d’allouer à l’employé un contrat avec un certain nombre d’heures de travail, liant ainsi son revenu mensuel au temps travaillé. L’ONS (Office des Statistiques Nationales) estime que près de 700 000 personnes disposaient à fin 2014 d’un contrat « zéro heure » comme principale source de revenu, soit quatre fois plus que lors de l’arrivée de David Cameron au pouvoir en 2010.Leur multiplication a contribué à faire chuter le taux de chômage qui, selon les dernières statistiques disponibles, n’atteindrait plus que 5.7%.
Mais pour les Travaillistes, le rebond économique que favorisent les contrats « zéro heure » ne profite qu’aux riches et accentue la pauvreté et les inégalités dans le pays. Le Parti travailliste et son chef Ed Milliband, qui devrait succéder à David Cameron au poste de Premier ministre en cas de victoire de son parti, proposent que chaque personne employée sous contrat « zéro heure » depuis au moins 12 semaines se voie offrir un contrat avec un temps de travail établi. Mais il devra pour cela se heurter à l’opposition des chefs d’entreprise dont une centaine a apporté son soutien au camp conservateur dans une lettre commune publiée mercredi par le journal Daily Telegraph et intitulée « Le Parti Travailliste menace la reprise de la Grande-Bretagne ».