Le groupe des 5+1 et l’Iran sont parvenus jeudi à un accord historique sur le programme nucléaire de Téhéran qui a été acclamé dans la République islamique mais qui fait craindre à Israël pour sa sécurité.
Il aura fallu huit longs jours d’intenses discussions à Lausanne,en Suisse, pour que les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne parviennent à trouver un terrain d’entente avec l’Iran. Le texte signé établit les « paramètres clés » d’un futur accord définitif qui doit être conclu d’ici le 30 juin prochain.
Les détails de l’accord-cadre ont été divulgués dans un communiqué diffusé par le département d’Etat américain. Ainsi, l’Iran s’engage-t-il à réduire de deux tiers le nombre de ses centrifugeuses et à ne pas construire de nouvelles installations d’enrichissement d’uranium pendant quinze ans. La République islamique a également accepté de ne plus enrichir d’uranium dans les sites existants comme celui de Fordow. Leur contrôle sera pris en charge par l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique). Les grandes puissances se sont en contrepartie engagées à levers les sanctions internationales qui pèsent sur l’Iran à condition que ce dernier respecte pleinement ses engagements.
L’accord-cadre a été vivement acclamé en Iran, dans les rues et sur les réseaux sociaux. Vendredi matin, à son arrivée à l’aéroport de Téhéran, Mohammed Jawad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangère a été accueilli en héros.
Mais pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, « l’accord conclu jeudi à Lausanne va ouvrir le chemin du programme nucléaire de l’Iran et ainsi menacer la survie même d’Israël ».L’Etat hébreu compte désormais sur le Congrès américain pour faire obstacle à cet accord, notamment en s’opposant à la levée des sanctions économiques imposées à l’Iran. Israël n’exclut pas non plus de recourir à la force militaire pour interrompre définitivement le programme nucléaire iranien.