Un ex-officier chef de la marine bissau-guinéenne a été épinglé par l’Agence américaine antidrogue (DEA) pour trafic de drogue international.
Il s’agit de l’ancien contre-amiral, José Américo Bubo Na Tchuto et deux co-accusés Papis Djeme et Tchamy Yala qui ont été placés en détention à New York, après une première comparution devant un juge fédéral. Les trois présumés narcotrafiquants faisaient partie d’un réseau international de trafic de drogues dures basé en Amérique latine.
Selon l’acte d’accusation, José Américo Bubo Na Tchuto et ses deux complices « recevaient des tonnes de cocaïne, les transportaient en bateau d’Amérique du Sud vers la Guinée-Bissau, et l’entreposaient dans le pays avant son envoi vers d’autres destinations, dont les Etats-Unis ».
Selon la version du bureau du procureur de Manhattan, Bubo Na Tchuto avait été neutralisé par des agents de la DEA qui lui ont tendu un piège en se faisant passer pour des fournisseurs de cocaïne et d’un intermédiaire latino-américains. Cette opération avait débuté en août dernier et le coup de filet a eu lieu dans les eaux internationales aux larges du Cap-Vert.
Le nom de José Américo Bubo Na Tchuto figurait depuis 2010 sur une liste des « barons de la drogue » recherchés par les services américains de lutte contre le narcotrafic.
Selon l’acte d’accusation, les trois prévenus ont avoué qu’ils recevaient à chaque fois une cargaison d’une tonne de cocaïne, contre laquelle ils percevaient un million de dollars.
Arrêté en décembre 2011 pour une tentative de coup d’état avortée contre le régime en place en Guinée-Bissau, l’ancien contre-amiral Bubo Na Tchuto, a été libéré ainsi que de 18 autres codétenus le 20 juin 2012, sur ordre de l’actuel chef de l’armée bissau-guinéenne, le général Antonio Indjai.
Bubo Na Tchuto est un personnage controversé en Guinée-Bissau, mais il jouit d’une grande popularité au sein de l’armée, c’est ce qui avait contribué à sa libération.
D’ailleurs, juste après son arrestation à New-York, le gouvernement de Guinée-Bissau s’est empressé par la voix de son porte-parole et ministre de la Communication, Fernando vaz, d’annoncer son intention de le « défendre » comme il le ferait « partout » pour ses ressortissants en difficulté.
Depuis son indépendance en 1974, l’ancienne colonie portugaise n’a jamais connu de stabilité politique, à cause de coups d’Etat récurrents et des violences alimentées en partie par l’armée qui joue un rôle prépondérant dans le pays et dont certains hauts gradés sont soupçonnés d’être en connexion avec les juteux réseaux du narcotrafic international.