Les violences interethniques de 2009 en Chine ont laissé une image négative en mémoire des chinois. En ce vendredi, quatrième anniversaire des émeutes interethniques ayant fait beaucoup de morts, la police chinoise est bien éveillée.
Dans le souci de prévenir tout incident en cette journée commémorative des événements malheureux de juillet 2009, et après les sanglants incidents de la semaine dernière, la police anti-émeute chinoise quadrillait ce vendredi les rues d’Urumqi, la capitale de la région autonome du Xinjiang. Le quotidien officiel Global Times affirme que c’est le plus grand déploiement policier depuis 2009. C’est vrai, il faut renforcer la sécurité chinoise devenue très fragile. En effet, la semaine dernière, deux violents incidents imputés aux groupes terroristes ont fait au moins 35 morts dans la région de Xinjiang où les autochtones sont des Ouïghours turcophones mais où les Hans, les Chinois de souche, dominent l’économie et les institutions.
Depuis 2009, la sécurité à Urumqi est effectivement renforcée à l’approche du 5 juillet, date des émeutes. Et cette année, suite aux violences de la semaine dernière, les autorités sont devenues de plus en plus vigilantes. Les émeutes interethniques d’une violence inouïe étaient survenues le 5 juillet 2009. Des milliers d’Ouïghours étaient descendus dans les rues d’Urumqi et s’étaient attaqués aux Hans, faisant officiellement 197 morts, principalement chez les Chinois de souche. Puis les Chinois à leur tour s’en étaient pris aux Ouïghours les jours suivants. Ces dernières décennies, les Hans sont arrivés par millions au Xinjiang et y ont pris nettement l’ascendant en matière économique, politique et culturelle, ce qui a frustré une partie importante de la population ouïgoure.
Le mercredi de la semaine dernière, des « émeutiers » ouïghours armés de couteaux ont attaqué deux postes de police et un bâtiment officiel à Lukqun. Ils ont tué 24 personnes et, de leur camp, 11 personnes ont été battues. Une autre émeute a eu lieu deux jours après, à plus de 1.000 km, à Hotan, sans faire de victime. Ces violences sont à l’origine de la chute de l’activité touristique dans la région.