Les Etats-Unis sont en passe de devenir un nouveau centre financier offshore, à en croire les conclusions de l’enquête collective des «Pandora Papers», issues du travail du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dont font partie Le Monde et le Washington Post.
Washington s’était lancé dans la lutte contre les fonds offshore entre 2007 et 2010, pourtant d’après cette enquête, le pays de l’oncle Sam est lui-même devenu l’une des principales destinations pour ceux qui souhaitent dissimuler leurs avoirs pécuniers, d’après les « Pandora Papers », rendus publics dimanche dernier.
Des Etats américains, à l’instar du Delaware, du Nevada et du Wyoming, ont été nommément cités dans ce rapport. Cette dernière enquête a par ailleurs identifié le Dakota du Sud comme quatrième Etat concerné.
Ces Etats ont instauré des dispositions légales assez libérales donnant à des fonds la possibilité d’accepter jusqu’à un milliard de dollars d’actifs. Ils font un juteux commerce d’immatriculation « trusts » assurant l’anonymat et permettant aux fortunés d’éviter d’honorer leurs obligations fiscales. Particulièrement dans le Dakota du Sud, les investigateurs ont mis la main sur des avoirs de personnes soupçonnées dans leur pays de fraude, corruption ou même violation des droits de l’Homme.
Selon l’enquête, les « trusts » du Dakota du Sud atteignent 310 milliards d’euros (372 milliards de dollars). La même investigation a également révélé que des personnalités ont eu recours à des comptes offshore pour effectuer des investissements dans l’immobilier américain.