Lors d’une réunion des représentants des Vingt-Sept Etats membres de l’Union Européenne (UE), la Hongrie et la Pologne ont bloqué l’adoption du budget de l’UE et du plan de relance massif prévu.
Selon des sources européennes, ces deux pays veulent marquer ainsi leur opposition à la mise en place d’un mécanisme permettant de priver de fonds européens les pays de l’Union accusés de violer l’Etat de droit (indépendance de la justice, respect des droits fondamentaux).
Les ambassadeurs des 27 réunis lundi après-midi à Bruxelles, se sont prononcés sur deux questions, à savoir l’approbation du budget pluriannuel et une décision autorisant l’Union européenne à augmenter ses ressources pour emprunter afin de financer le plan de relance. Seul le mécanisme liant le versement des fonds européens au respect des valeurs démocratiques a été approuvé sans encombre puisqu’il lui suffisait de recueillir la majorité qualifiée.
C’est début novembre que les eurodéputés et les Etats membres de l’Union européenne se sont accordés sur ce mécanisme de conditionnalité, qui a ensuite ouvert la voie à un compromis sur le budget européen pluriannuel 2021-2027 auquel le plan de relance est adossé.
Or, les chefs de gouvernement hongrois Viktor orban et polonais Mateusz Morawiecki sont dans le collimateur de Bruxelles pour leurs réformes accusées de saper l’Etat de droit. Pour la Hongrie et la Pologne, cette disposition promouvant le respect de l’Etat de droit ne cache qu’une limitation radicale de la souveraineté.
L’Union européenne est pourtant décidée à déployer les grands moyens pour contrer les retombées de la pandémie de Covid-19. Le projet du budget de l’Union européenne pour la période 2021-2027 porte sur 1 100 milliards d’euros inclus dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027 et sur les 750 milliards du Fonds de relance destinés à aider les Etats européens à se relever de l’impact économique de la pandémie de coronavirus.
Le blocage de la Hongrie et de la Pologne risque de déboucher sur une révision du plan de relance, alors qu’il avait fallu en juillet aux chefs d’Etat et de gouvernement européens quatre jours et quatre nuit d’un sommet marathon pour se mettre d’accord sur le plan de relance.