Le Serious Fraud Office, le service britannique de lutte contre les fraudes financières, a prononcé ce mardi, des poursuites contre Barclays et certains de ses anciens dirigeants accusés de fraudes lors de levées de fonds au Qatar en 2008, en pleine crise financière internationale.
Le gendarme britannique contre la délinquance financière a précisé que Barclays était poursuivi pour tentative de fraude et soutien financier abusif.
John Varley, directeur général de cette banque de 2004 à 2010, est poursuivi dans le cadre d’une enquête sur deux levées de capitaux de plusieurs milliards de livres, réalisées au Qatar, pour l’essentiel auprès d’investisseurs orientaux, ainsi qu’un prêt de 3 milliards de dollars auprès de l’Etat du Qatar.
Ces opérations, qu’étudie le SFO depuis cinq ans, ont été conduites entre les mois de juin et de novembre 2008 et avaient permis à Barclays d’éviter de demander une aide de l’Etat britannique à l’époque, écartant ainsi tout risque de nationalisation.
Trois autres anciens responsables de la banque sont poursuivis pour tout ou une partie de ces affaires. Il s’agit de Roger Jenkins, un ancien président exécutif de la banque d’investissement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Thomas Kalaris, un ancien directeur général de l’activité de la banque privée de Barclays et de Richard Boath, un ancien président des services financiers de la banque.
Les poursuites annoncées hier mardi sont les premières au pénal impliquant Barclays pour des actes commis pendant la crise financière. Une première audience judiciaire se tiendra le 3 juillet devant un tribunal de Westminster à Londres.