Des centaines de Maliens ont défilé hier mardi dans les rues de Bamako pour manifester leur soutien à la junte, alors que les tractations se poursuivent autour d’une transition civile après le putsch du 18 août ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
L’appel à manifester a été lancé par le MP4 (Mouvement populaire du 4 Septembre), une nouvelle formation soutenant les colonels au pouvoir. Des dizaines de minibus verts typiques du paysage de Bamako où ils assurent généralement les transports en commun, avaient été mobilisés pour acheminer les manifestants sur la place de l’Indépendance, haut lieu de la contestation avant le putsch.
Cette manifestation intervient au moment où se tiennent des concertations nationales impliquant la junte, les partis politiques et la société civile sur la mise en place de la transition, un processus marqué par la difficulté de concilier les agendas des militaires, d’anciens groupes rebelles du nord ou encore du Mouvement dit du 5-Juin.
Les Maliens sont divisés sur la question de savoir si c’est un militaire ou un civil qui doit conduire la transition censée ramener les civils à la direction du pays, et combien de temps doit durer cette période transitoire.
Les pro-militaires assurent qu’il faut du temps et de l’autorité pour créer les conditions d’un redressement dans un pays souvent décrit comme près de sombrer alors qu’en face on invoque le risque d’une instabilité encore accrue au Sahel, déjà gagné par les agissements djihadistes et le mauvais exemple régional donné par une junte maintenue durablement au pouvoir.
Dès le départ, les militaires ont promis de rendre les commandes aux civils à l’issue d’une transition d’une durée à déterminer et avaient initialement parlé de trois ans (correspondant à l’échéance du mandat présidentiel) sous la conduite d’un militaire.
Mais cette proposition a été rejetée par les voisins ouest-africains du Mali, membres de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui réclame la passation du pouvoir aux civils au bout de 12 mois maximum. L’organisation sous-régionale a fixé à la junte, un ultimatum jusqu’au 15 septembre, pour passer le relais un président et un Premier ministre civils qui conduiront la transition.