Le gouvernement égyptien emploie un système de « justice parallèle » dans l’objectif de réprimer toute opposition au président Abdel Fattah al-Sissi, déplore l’ONG Amnesty International dans un rapport publié mercredi.
« En Egypte, la situation empire, la répression se durcit », a résumé Katia Roux de la branche française de cette ONG de défense des droits humains mardi lors d’une conférence de presse de présentation du rapport à Paris. « Dans l’Egypte de Sissi, tous les détracteurs du gouvernement sont perçus comme des terroristes potentiels », a ajouté Mme Roux.
Amnesty International a appelé à une enquête indépendante sur le rôle du Parquet général de la sûreté d’Etat (SSSP), instrument, d’après elle, de la politique répressive que mènent actuellement les autorités égyptiennes.
Cette instance judiciaire spéciale s’occupe des activités estimées menaçantes pour la sécurité nationale, entre autres en enquêtant sur des activistes politiques ou des personnalités islamistes, parmi lesquelles certaines issues de la confrérie des Frères musulmans, interdite au pays des pharaons.
Dans son rapport intitulé « Etat d’exception permanent », Amnesty International a questionné des dizaines d’ex-prisonniers et leurs avocats. Cette ONG a par ailleurs consulté des documents officiels sur les cas de 138 personnes qui ont fait l’objet d’investigations de la SSSP entre 2013 et 2019.