Les sanctions américaines imposées au Venezuela commencent à se faire sentir dans ce pays d’Amérique du sud déjà en proie à une crise économique inédite.
A titre d’exemple, Manuel Saavedra, patron d’un magasin de jeux vidéos dans la capitale vénézuélienne, Caracas, a dû baisser ses importations de marchandises et les revendre à un prix plus élevé depuis la suspension des dessertes aériennes avec les Etats-Unis qui concerne non seulement le transport des passagers mais également le fret des marchandises, d’où une hausse des coûts de transport.
Pour parvenir jusqu’au Venezuela, les marchandises américaines devraient transiter d’abord par le Panama ou la République dominicaine. Selon ce commerçant de 39 ans, les transporteurs n’ont pas tardé à revoir à la hausse leurs tarifs, passant de 3,5 à 4,5 dollars la livre pour le fret aérien et de 8 à 10 dollars pour le fret maritime.
La même suspension des liaisons aériennes a par ailleurs compliqué l’achat des billets d’avion. «C’est difficile de trouver des billets, et quand tu y parviens, les prix sont exorbitants», regrette Luis Cressa, un cardiologue de 37 ans qui se rend régulièrement aux Etats-Unis pour des raisons professionnelles. Le billet d’avion pour Miami coûte désormais 1.200 dollars, contre 600 dollars auparavant.
Les Etats-Unis ont aussi interdit toute commercialisation du pétrole vénézuélien sur leur marché. Du coup, le Venezuela ne raffine plus que 100.000 barils par jour, ce qui correspond à la moitié de la demande. Par conséquent, les pénuries d’essence sont courantes dans le pays et complique davantage la vie quotidienne des Vénézuéliens.