Suite à la demande du Maroc de réintégrer l’Union Africaine (UA), 28 pays membres ont adressé le 18 juillet, au président en exercice de l’organisation panafricaine, le président tchadien, Idriss Déby, une motion pour demander l’expulsion de la prétendue «république arabe sahraouie démocratique» (RASD) qui ne jouit d’aucune reconnaissance internationale.
La motion a été adressée à la présidence de l’Union africaine à l’occasion de son 27ème sommet tenu les 17 et 18 à Kigali (Rwanda) par le président gabonais, Ali Bongo Ondimba au nom de son pays et de 28 autres pays membres de l’organisation panafricaine.
Les signataires de la motion saluent «la décision du Royaume du Maroc, membre fondateur de l’OUA et dont la contribution active à la stabilité et au développement du Continent est largement reconnue, d’intégrer l’Union Africaine et entendent œuvrer pour que ce retour légitime soit effectif dans les meilleurs délais».
Les 28 pays de l’UA, ajoute le texte, «décident d’agir en vue de la suspension, prochaine, de la +république arabe sahraouie démocratique+ des activités de l’Union Africaine, et de tous ses organes, afin de permettre à l’UA de jouer un rôle constructif et de contribuer positivement, aux efforts de l’ONU, pour un dénouement définitif au différend régional sur le Sahara ».
Pour rappel dans un message au président de l’UA, le roi du Maroc Mohammed VI a exprimé son souhait de voir son pays réintégrer cette organisation panafricaine, qui a clos lundi à Kigali son 27è sommet.
Il y a 32 ans, Hassan II, le père de l’actuel souverain chérifien, s’était retiré de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) de l’époque, en guise de protestation contre l’admission de la «RASD» autoproclamée par le Front Polisario, un mouvement sécessionniste avec le soutien du régime algérien.
Dans son message, le Roi Mohammed VI estime que le temps est venu pour son Royaume de retrouver «sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle» africaine.
Néanmoins, Rabat n’entend pas pour autant, renoncer à ses revendications territoriales sur le Sahara occidental. Mohammed VI l’a bien souligné, affirmant que «la reconnaissance d’un pseudo Etat était dure à accepter par le peuple marocain» avant de qualifier cet acte de «coup d’Etat contre la légalité internationale», de «tromperie», et d’«acte comparable à un détournement de mineur, l’OUA étant encore adolescente à cette époque».
Evitant de conditionner le retour du Maroc au sein de l’UA à l’exclusion de la RASD, le roi Mohammed VI a tenu à relever que «l’Union africaine n’est-elle pas en contradiction évidente avec la légalité internationale puisque ce prétendu Etat (RASD- NDRL) n’est membre ni de l’Organisation des Nations Unies, ni de l’Organisation de la coopération islamique, ni de la Ligue des Etats arabes, ni d’aucune autre institution sous-régionale, régionale ou internationale ?».
Et de conclure sans langue de bois : «après réflexion, il nous est apparu évident que quand un corps est malade, il est mieux soigné de l’intérieur que de l’extérieur». Le retour du Maroc à l’UA doit être approuvé par un vote au sein de la Commission de cette organisation panafricaine.