Une partie de l’opinion et de la classe politique tunisienne interpelle le pouvoir sur l’absence de transparence dans le secteur énergétique, notamment en ce qui concerne la manne pétrolière.
En effet, le slogan, « Winou el petrol ? » (Où est le pétrole ?), est en vogue dans les discussions depuis plusieurs semaines de sorte à mobiliser les énergies revendicatrices à travers tout le pays.
Rappelons que la campagne citoyenne « Winou el petrol » a émergé fin mai sur les réseaux sociaux sans que l’on en connaisse précisément l’origine.
Alors que d’un côté, la lutte contre le terrorisme est engagée sur tous les fronts, de l’autre, la mauvaise redistribution des ressources engendrées par le pétrole suscite le courroux de la population ; la classe politique y compris.
Le pays produirait entre 55 000 et 65 000 barils par jour selon Mohamed Akrout, PDG de l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP).
De source locale, la production d’or noir ne couvre pas la consommation intérieure, laquelle diminue depuis une dizaine d’années : les réserves comme les redevances pétrolières.
Ainsi, nombre d’entreprises étrangères ayant obtenu des permis se retirent, comme l’italien ENI qui fut le découvreur des plus importants gisements dans les années 1960.
En termes d’évaluation par rapport aux années 80, la Tunisie produit deux fois moins de pétrole et le déficit énergétique est très parlant : il atteint 54 %. Bien plus, trente-huit compagnies sont présentes dans le pays contre cinquante-deux auparavant.
En résumé, une démarche comparative montre une nette disproportion entre la consommation des produits pétroliers et la production locale ; d’où la difficulté de satisfaire les appétits en matière de redistribution des ressources de la manne pétrolière.