De l’avis d’Ansie Venter, procureure en charge des affaires de braconnage de rhinocéros au tribunal de Skukuza en Afrique du Sud, la justice de ce pays n’est pas à même de stopper ce triste phénomène, ses commanditaires demeurant impunis.
C’est depuis déjà six ans que Mme Venter a revêtu cette casquette. Un temps pendant lequel elle a vu de plus en plus de prévenus comparaître pour braconnage et les peines encourues s’alourdir. « Plus la sentence est lourde, plus ce sera dissuasif » pour les autres braconniers, estime la procureure. Avant d’ajouter : « mais nos mains sont virtuellement liées ». En effet, la nation arc-en-ciel ne dispose pas de lois particulières visant à lutter contre le braconnage de rhinocéros. Ainsi, cette pratique peut être difficilement prouvée sans flagrant délit. Le plus souvent, le parquet est contraint de requérir des peines maximales pour des délits mineurs à l’instar du fait d’entrer sans autorisation dans un parc ou de posséder illégalement des armes à feu. « Nous devons espérer que ces lourdes peines vont nous aider. Mais, il y a tellement de cas », a commenté Mme Venter.
Il faut noter que certains braconniers parviennent à échapper à la justice sud-africaine par le biais de l’obtention d’une libération sous caution, ce qui constitue un délai suffisant pour quitter le territoire sud-africain. Bon nombre d’entre eux sont des immigrés illégaux d’origine mozambicaine. Et, selon Ansie Venter, « le Mozambique n’a pas de traité d’extradition, ce qui signifie que (les braconniers s’enfuient et ne sont jamais traduits devant un tribunal ». Le manque de coopération entre ce pays et l’Afrique du Sud est régulièrement décrié par les activistes de la lutte contre le braconnage.