Des poursuites pénales et civiles ont été engagées hier mercredi par les Etats-Unis contre le français Julien Grout et l’espagnol Javier Martin-Artajo, des anciens traders de la banque américaine JPMorgan Chase, accusés d’avoir dissimulé la perte de plusieurs milliards de dollars.
Ces poursuites ont été initiées par une plainte au civil de la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme américain de la Bourse. L’affaire a été baptisée la « Baleine de Londres ». Entre mars et mai 2012, les deux anciens traders auraient dissimulé 6 milliards de dollars de pertes dans les dérivés de crédits européens en falsifiant les comptes de la banque. Cette manipulation s’est faite grâce à une comptabilisation frauduleuse des investissements dans un portefeuille de ces titres à une valeur différente de celle qu’ils ont sur le marché. Ces poursuites judiciaires ont été rendues possibles par la collaboration de Bruno Iksil, un ancien trader français de JPMorgan Chase. Celui-ci a révélé au bureau du procureur de fédéral de New-York la participation à la valorisation inexacte de titres de dérivés de crédits qui étaient détenus par JPMorgan Chase entre janvier 2012 et avril 2012. Cette collaboration lui a permis de conclure un accord amiable avec les autorités judiciaires des Etats-Unis, également publié hier mercredi, qui lui évite des poursuites pour ses énormes paris dans les dérivés de crédits qui ont mal tourné.
Julien Grout et Javier Martin-Artajo étaient respectivement le subordonné et le supérieur de Bruno Iksil dans le bureau londonien d’investissements pour compte propre de la banque. Ils étaient respectivement chargés de la préparation des documents internes faisant le bilan quotidien des pertes et profits des positions du service de la banque sur les marchés et de la stratégie de courtage des investissements en propre de la banque.
USA : la justice américaine règle ses comptes avec JPMorgan Chase
