La justice américaine a reconnu coupable l’ex-chef rebelle libérien, Mohammed Jabatteh d’avoir menti afin d’obtenir l’asile aux Etats-Unis, le condamnant à 30 ans de réclusion.
Ce seigneur de guerre qui était surnommé «Jungle Jabbah» pendant la guerre civile au Libéria (1989 – 2003) avait été arrêté en avril 2016 alors qu’il résidait en compagnie de sa famille et occupait le poste de chef d’entreprise à Philadelphie. Les forces de l’ordre l’avaient interpellé pour parjure et fraude aux autorités américaines.
Mais, vraisemblablement, ce n’est pas tellement le mensonge mais plutôt les crimes qu’a commis Mohammed Jabatteh en qualité de commandant d’un des groupes rebelles pendant le conflit armé dans son pays d’origine, le Liberia, qui ont constitué l’essence de son procès et ont conduit à sa condamnation.
Ainsi, durant le mois d’octobre dernier, une quinzaine de témoins ont comparu pour relater les atrocités dont ils sont été victimes. Des cas de meurtres, de viol, de cannibalisme, d’enrôlement d’enfants soldats ont été évoqués pendant les deux semaines du procès de «Jungle Jabbah».
Au Liberia, nombre de personnalités impliquées dans le conflit armé demeurent toujours à des postes économiques et politiques importants. La peine infligée à Mohammed Jabatteh est donc exceptionnelle pour ce pays.
Ce procès du tribunal de Philadelphie ne pourrait être que le premier d’une longue série. En effet, la justice américaine et européenne traquent d’autres présumés criminels de guerre libériens.