Plus de 26% en Grèce, presque autant en Espagne, alors que la France et l’Italie dépassent les 10%. Le taux de chômage dans la zone euro donne des sueurs froides aux politiques comme aux marchés, mais ce sont les citoyens qui en souffrent le plus.
Eurostat, l’office européen des statistiques établit le taux de chômage à 12% en février dans les pays de la zone euro, avec plus de 19 millions de demandeurs d’emploi. Dans l’ensemble de l’Union européenne, ce taux a été de 10,9%. Et même si de fortes disparités existent par rapport à d’autres pays de l’UE comme l’Allemagne et l’Autriche, plus épargnées avec des taux de respectivement 5,4 % et 4,8%, le chômage est partout en progression depuis plusieurs mois d’affilée. Et c’est la tranche d’âge des jeunes de moins de 25 ans qui est la plus touchée. Aujourd’hui, quasiment un jeune sur quatre dans les 17 pays de la zone euro est à la recherche d’un emploi. Ces chiffres sont plus accentués encore en Grèce où ils étaient de 58,4% et de 55,7% en Espagne en décembre 2012. Des taux qui constituent « une tragédie pour l’Europe », selon les mots utilisés par le commissaire européen chargé des Affaires sociales Laszlo Andor.
Cette hausse continue du taux de chômage est la conséquence du marasme économique et de la crise financière qui frappent pratiquement toute l’Europe. Et d’ores et déjà, de nombreuses voix commencent à pointer les effets négatifs des politiques d’austérité. Près d’une famille à bas revenu sur quatre est dans une situation de détresse à cause de la baisse des dépenses de protection sociale. Ce qui a amené le responsable européen à reconnaître que « la crise sociale » que traverse l’Europe n’est pas près de se terminer. Dans de nombreux Etats de l’UE, « les personnes les plus pauvres ont très souvent été les plus sévèrement touchées », a concédé Laszlo Andor.