Près de 15 000 déplacés pourraient être évacués du camp surpeuplé d’Al Hol, dans le nord-est de la Syrie, qui abrite notamment des proches de combattants de l’Etat islamique, ont annoncé les autorités de cette localité.
Dans une vidéo diffusée par le Conseil démocratique syrien, aile politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), le chef kurde Ilham Ahmed a annoncé qu’«une décision sera prise (prochainement) en ce qui concerne l’évacuation des Syriens de ce camp» et que «l’administration ne sera plus responsables de ceux qui veulent rester dans le camp. Il n’a communiqué aucun détail sur le mécanisme ou le calendrier de l’évacuation, en cours de discussions.
Ces dernières années, les rebelles des FDS, constituées majoritairement de miliciens kurdes, ont repris, avec l’appui des Etats-Unis, une bonne partie du nord et de l’est du pays à l’Etat islamique. Ils détiennent plusieurs milliers de djihadistes, dont les femmes et les enfants ont été placés dans des camps de réfugiés.
Le cap d’Al Hol abrite à lui seul près de 65.000 personnes, dont 28.000 Syriens, 30.000 Irakiens et 10.000 autres étrangers de diverses nationalités, selon les Nations unies. L’Unicef a rapporté que huit enfants sont morts en août à Al Hol, où les conditions de vie ont été aggravées par l’apparition du Covid-19.
Etant donné que les déplacés syriens vont être évacués de ce camp, le sort des étrangers continue de faire débat. Les dirigeants kurdes ont averti à plusieurs reprises qu’ils ne pourraient pas détenir indéfiniment les réfugiés étrangers. Mais si des enfants ont été rapatriés, notamment pour des raisons humanitaires, beaucoup de pays s’y opposent, comme la France qui estime que les djihadistes doivent être jugés sur les lieux où ils ont commis leurs crimes et ont été capturés.