Talal Sello, le porte-parole des FDS (Forces démocratiques syriennes), une coalition rebelle arabo-kurde de Syrie soutenue par Washington, a annoncé hier jeudi que son mouvement dirigerait la campagne pour libérer la ville de Raqqa de l’emprise de l’Etat islamique.
En pleine offensive pour reprendre à l’Etat islamique le contrôle de la ville de Mossoul en Irak, plusieurs responsables occidentaux ont annoncé une campagne imminente de l’autre côté de la frontière en Syrie pour reprendre l’autre fief de l’Etat islamique dans l’intention de priver les djijhadistes de toute solution de repli. Talal Sello a assuré que la Turquie ne prendrait pas part à la campagne sur Raqqa.
S’ils sont très actifs dans la lutte contre l’organisation terroriste via les bombardements, les pays engagés dans la coalition internationale menée par les Etats-Unis ne sont pas prêts à engager des troupes au sol. C’est ainsi que les rebelles kurdes se retrouvent à la pointe de la lutte contre l’Etat islamique en Syrie. Ce sont eux qui ont notamment repris aux djihadistes leur fief stratégique de Minbej.
Mais l’implication des rebelles kurdes dans la lutte contre l’Etat islamique n’a pas que des avantages. Ils sont eux-mêmes considérés comme des rebelles par Ankara, pourtant allié de Washington et des autres rebelles syriens, et leur implication en Syrie ajoute un peu plus au chaos dans un conflit déjà très complexe. L’armée turque a lancé le 24 août dernier une vaste offensive militaire baptisée « Bouclier de l’Euphrate » pour chasser de la frontière syro-turque les djihadistes de l’Etat islamique mais aussi les combattants kurdes syriens des YPG, les Unités de protection du peuple kurde, qui dominent les Forces démocratiques syriennes.
En Irak, les forces armées nationales ont renforcé leurs positions aux portes de Mossoul et préparent l’assaut contre ce bastion de l’Etat islamique dont le chef Abou Bakr al-Baghdadi a exhorté les djihadistes à lutter jusqu’au martyre.