Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar a annoncé hier jeudi devant le parlement le début de patrouilles conjointes des forces turques et américaines dans la région de Manbij, au nord de la Syrie, dominée par une milice kurde alliée des Etats-Unis mais que la Turquie considère comme «terroriste».
Ces patrouilles ont pour objectifs, entre autres, d’atténuer les tensions entre les deux alliés. Ces patrouilles ont commencé à 15h53 heure locale (12h53 GMT), rapporte l’agence de presse publique turque Anadolu, précisant que les soldats turcs et américains ont patrouillé autour du Sajur, un cours d’eau qui définit la ligne de front entre Manbij et la ville de Jarablous, une zone qui relève de l’opération turque «Bouclier de l’Euphrate».
Jusqu’à cette date, la Turquie et les Etats-Unis conduisaient des patrouilles indépendantes mais «coordonnées» à la périphérie de Manbij pour maintenir conjointement la sécurité et la stabilité dans la région.
Mais la feuille de route des patrouilles conjointes à Manbij est centrée sur le retrait des Unités de protection du peuple (YPG), qu’Ankara considère comme une organisation terroriste affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La Turquie avait haussé le ton ces derniers jours contre la milice kurde des YPG, en bombardant certaines de ses positions en Syrie et en brandissant la menace d’une nouvelle offensive d’ampleur. En retour, les Force démocratiques syriennes (FDS), une alliance kurdo-arabe au sein de laquelle agit la milice des YPG, ont annoncé la suspension temporaire d’une offensive menée contre l’Etat islamique dans l’est syrien.
Les Etats-Unis se retrouvent dans une position délicate entre leur alliance avec les FDS dans la lutte contre l’Etat islamique et leur alliance avec la Turquie au sein de l’OTAN.
Pour certains experts, Washington compterait sur les patrouilles conjointes commencées hier pour neutraliser toute initiative du président turc contre les territoires kurdes du nord et du nord-est syrien.