Les chiffres publiés mardi soir par la Commission du Trésor de la Chambre des communes, le régulateur financier du Royaume, ont mis l’accent sur l’importance qui doit être accordée au « passeport » européen dans les négociations entourant le Brexit. En effet, près de 5 500 firmes financières basées au Royaume-Uni utilisent cet outil pour vendre leurs services à travers le continent.
Le « passeport » européen est une facilité accordée aux banques, assureurs et gestionnaires d’actifs pour commercer à travers l’Union européenne. Une fois accordée pour assurer un service dans l’un des 28 pays de l’Union, il est automatiquement accordé dans les autres. Dans certains cas, ce système s’applique également aux trois pays non-membres de l’Union européenne qui ont négocié une intégration au marché unique dans le cadre de l’Espace Economique Européen, à savoir l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège. La Commission du Trésor de la Chambre des communes a révélé que 5 476 entreprises financières basées au Royaume-Uni, qui peuvent être britanniques mais aussi des filiales d’entreprises étrangères, notamment américaines, japonaises ou suisses, disposaient d’un passeport remis par les autorités britanniques qui les autorise à fournir un service du même type dans les autres pays de l’Union. Dans le même temps pas moins de 8 008 entreprises financières basées dans d’autres pays européens ont un passeport du même type qui leur permet de délivrer un service au Royaume-Uni.
Ces chiffres révèlent l’importance qui devrait logiquement être accordée par les britanniques dans leurs négociations pour le Brexit. Le patron de la Bundesbank Jens Weidmann a également récemment évoqué la suppression de ce passeport, qui est inéluctable selon lui, à moins que le Royaume uni ne négocie son maintien dans l’Espace économique européen.