Mardi, les Etats de la Ligue arabe se rencontreront dans le cadre d’une réunion extraordinaire, comme annoncé dimanche par le représentant jordanien. Sera à l’ordre du jour une requête du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale de prendre des dispositions en Libye contre l’organisation de l’Etat Islamique (EI).
Il sied de signaler que le samedi dernier, l’Exécutif libyen a officiellement demandé aux Etats membres de la Ligue arabe « d’adopter des mesures pour faire face » à l’avancée du groupe djihadiste EI. Et, dans la nuit suivante, le gouvernement siégeant à Al-Bayda, dans l’est de Libye, a « exhorté » publiquement les « pays arabes frères » à « lancer des frappes aériennes ciblées contre les positions de l’EI à Syrte ». Jusque-là, la Ligue arabe n’a pas précisé quelle demande libyenne elle examinera entre l’adresse officielle et le communiqué qui l’a suivie. Quoi qu’il en soit, l’ambassadeur jordanien auprès de cette organisation, Bisher Khasawneh, a indiqué à la presse que les délégués permanents des Etats membres de la Ligue arabe prendront part mardi à cette réunion extraordinaire.
Au cours de ces deux dernières années, l’Egypte et les Emirats Arabes Unis ont réalisé quelques raids aériens contre des positions de l’organisation de l’EI et d’autres mouvements islamistes armés sur le territoire libyen. Mardi dernier, de violents affrontements ont éclaté à Syrte. Cette ville étant contrôlée par les djihadistes de l’EI depuis juin dernier, certains résidants ont décidé de prendre les armes pour essayer de les déloger. Dans son adresse, l’Exécutif libyen reconnu au niveau international s’est jugé « incapable de faire face à l’EI en raison de l’embargo sur les armes imposé à l’armée » par les Nations Unies depuis 2011. Du coup, il encourage les combattants investis dans cette lutte, tout comme le gouvernement rival basé à Tripoli. Ce dernier a indiqué avoir perpétré, ces derniers jours, des frappes aériennes contre les djihadistes de la même localité. Pourtant, un responsable local a rapporté sous couvert d’anonymat que « certains habitants armés qui avaient combattu l’EI se sont repliés et ont même quitté la ville ». Et d’ajouter : « ils n’ont pas reçu d’aide concrète et significative des deux gouvernements et ont alors arrêté de combattre ».